Des étudiants de l’école nationale d’architecture remportent un concours international

Les étudiants en 6eme année de l’école nationale d’architecture de Rabat : DOUBLALI Ali, archiscolalaureatsBOUCHRA Salmane et NOREDDINE Yassine ont eu le premier prix du concours international ARCHISCOLA. Il s’agit d’un concours  international d’idées, pour inventer l’école de demain, ouvert par l’Université de Cergy-Pontoise à tous les étudiants en école d’architecture et aux architectes. Le laboratoire ÉMA (École, Mutations, Apprentissages) de l’université de Cergy-Pontoise lance la réflexion pour faire émerger une nouvelle manière de penser l’architecture scolaire qui prenne en compte les acquis des sciences sociales et l’évolution des technologies numériques. Trois prix ont été décernés aux projets sélectionnés par un jury pluridisciplinaire composé d’architectes, d’universitaires et d’usagers. Nos valeureux étudiants de l’école nationale d’architecture ont remporté le premier prix !

Approche du concours :

L’espace scolaire est aujourd’hui proche du modèle du début du XXe siècle, suivant une organisation classique au service d’un enseignant qui élabore une pédagogie de la «magistralité ». Si les architectes peuvent innover dans les écoles en matière d’optimisation énergétique, de conception d’espaces et d’ambiances, de gestion basse consommation, ils sont souvent contraints par le cahier des charges de la maîtrise d’ouvrage, notamment en termes d’aménagement de la salle de classe. Pourtant, les formes d’enseignements évoluent et les outils numériques déferlent dans les écoles : l’organisation des espaces pourrait être repensée en fonction de ces données. Le concours lancé par le laboratoire ÉMA de l’université de Cergy-Pontoise propose donc aux architectes et aux étudiants en architecture de se pencher sur la structure et l’agencement interne tenant compte à la fois du développement des technologies numériques, de la pluralisation des socialisations juvéniles, de la nécessaire ouverture des établissements sur l’extérieur et des acquis des pédagogies « nouvelles ».

Les modalités :

Il s’agira de proposer tout ou une partie d’un bâtiment innovant, d’une surface totale de plancher de l’ordre de 500 m2, dans sa conception d’ensemble autant que dans les lieux d’enseignement et de vie proposés. Le projet pourra être une construction ou une réhabilitation, et concerner l’école primaire, le collège, le lycée ou l’enseignement supérieur.

Les candidats devront réaliser une maquette réelle du projet présentant l’établissement dans son ensemble ou la classe et fournir les documents nécessaires à la compréhension du projet sur 1 à 3 A0, puis ils seront appelés à venir expliquer et défendre leur projet en une quinzaine de minutes.

Le concours consistait donc à faire émerger des innovations articulant architecture, design et sciences sociales, et à promouvoir une nouvelle manière de penser l’architecture de l’école de demain : À quoi va ressembler une école dans dix ou vingt ans ? Comment peut-on agencer un collège ou un lycée pour qu’il intègre davantage les outils numériques et les pédagogies innovantes ?

L’équipe du laboratoire EMA (école, mutations, apprentissages) avait envie d’entendre des architectes répondre à ces questions. Pour cela, les chercheurs en sciences de l’éducation ont organisé un concours d’idées autour du thème : « construire l’école pour demain ». Près de cent candidats se sont manifestés. Au final vingt architectes, diplômés ou en passe de l’être, ont été invités à la première édition de l’événement Archiscola qui se tenait sur le site de Hirsch.

Les candidats ont eu la journée du mercredi 23 novembre pour convaincre le jury composé à la fois d’universitaires, de professeurs du Secondaire, d’architectes et de collégiens et lycéens « 140 personnes au total, nous dit Béatrice Mabilon-Bonfils, directrice du laboratoire EMA. Nous avons voulu que des personnes d’horizons très différents dialoguent et confrontent leurs points de vue sur l’école de demain ». Durant la matinée, les vingt candidats venus de toute la France et même du Maghreb ont échangé directement avec les membres du jury. L’après-midi, lors du grand oral dans l’auditorium, ils avaient trois minutes pour présenter les idées fortes de leur projet avant que le public ne donne une note sur 10 à l’aide d’une télécommande connectée.

Le projet lauréat :

Voici le texte de présentation de leur proposition rédigé par DOUBLALI Ali,
BOUCHRA Salmane et NOREDDINE Yassine, intitulé  “BOITE à MERVEILLES” :

Face à l’école institutionnalisée, cloisonnée et inaccessible à un grand nombre d’enfants et de jeunes dans les bidonvilles au Maroc, le projet « Boîte à merveilles » intervient et réagit afin de rendre le milieu d’apprentissage scolaire facilement accessible aux habitants.
L’idée est de créer une boîte d’apprentissage faite par et pour les habitants du bidonville « Douar Gueraa » à Rabat. Et puisque le projet s’installe comme un repère au centre du quartier- là où les habitants se rassemblent quotidienn,ent pour collecter de l’eau-, Il attirera les citoyens des zones environnantes et tentera de désenclaver l’entité et de la réintégrer dans son environnement.
Le projet reprend l’esprit constructif de recyclage dans les bidonvilles et exprime une matérialité plastique propre à son lieu d’intégration. Sa construction intégrera le savoir-faire des habitants lors de la collecte des matériaux et de leur montage, chose qui rend le projet facilement appropriable par ses futurs usagers.
Contrairement à la matérialité exprimée à l’extérieur de la boîte, l’intérieur présente un espace technologique animé et envahi par les écrans réactifs. L’usager est choqué, il retrouve la technologie là où il n’y s’attend pas. Le mur aveugle et sourd de l’école traditionnelle est devenu un mur qui lui parle, qui interagit avec le toucher de l’élève. Le sol rigide et froid est transformé en une scène où se projette des images en mouvement, un sol qui oblige l’élève à le toucher par ses mains, et non pas que par ses pieds. Les élèves sont enveloppés par la technologie qui crée de nouvelles postures. Les rangs bien ordonnés en face du tableau se transforment en des petits groupements spontanément transformables par les élèves. Ils ne s’assoient pas nécessairement sur la table, ils bougent, ils s’assoient des fois par terre pour apprendre, ils s’allongent, se rassemblent en groupes autour de l’écran ou s’isolent dans les niches ceux dans les contenaires. L’ennui de l’école traditionnel ne trouve pas place dans cette boîte ludique. Enfin, les habitants de Douar Gueraa ne sont plus marginalisés et exclus, ils communiquent avec le monde, ils apprennent des cours de la part d’un professeur en Espagne, en Egypte, en France. « Boîte à merveilles » est un monde surréel, un espace qui bouge, un espace en mouvement.
Au lieu d’investir dans des murs figés et sourds, le projet préfère d’investir dans des meubles modulables et des écrans technologiques rythmant l’utilisation et l’aménagement adaptable de l’espace. La boîte présente donc un continuum non cloisonné. Plusieurs évènements peuvent s’y dérouler, et c’est à l’usager de faire sa propre architecture de l’espace selon ses besoins.
« Boîte à merveilles » est aussi un espace de jeux et de détente urbaine, sur les façades extérieurs de celles-ci, plusieurs postures sont possibles, ces façades ne servent pas de séparation,d’interdiction

Félicitation à nos valeureux étudiants et à l’Ecole Nationale d’Architecture de Rabat.

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Auteur de l’article : Staff Mabani

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